Ghąąji, l’union des saisons

Le premier octobre, le peuple Diné, indiens Navajo du sud-ouest américain, célèbre Ghąąji, « l’union des saisons », qui marque la nouvelle année. Selon une coutume très ancienne, c’est en octobre que Mère Asdzaa Naadlehe (femme changeante) commence à vieillir. Ses premiers cheveux blancs apparaissent, signalant que le temps est venu des toutes dernières récoltes. Les familles se préparent alors à la saison froide et organisent diverses cérémonies.


Les Yeii Bii Cheii, des « chants de nuit », débutent dès la première neige et couvrent neuf jours complets, combinant des cérémonies religieuses et de méditation, ainsi que des rituels médicaux. Cette période, très importante dans la vie Navajo, permet aux membres d’une même famille ou d’une même communauté de se réunir, de communiquer et de communier.

Des personnages mythologiques, les Yébîchai, font leur apparition durant les rites, il s’agit de Dieux également appelés Grands-Pères venant bénir le peuple Diné et s’assurant que chacun a de quoi se réchauffer durant la longue saison hivernale.

Les quatre premiers jours sont dédiés à la guérison. Les patients sont isolés dans des hogáns de sudation chauffés (bâtis quelques jours avant le début des rituels) et transpirent sous de lourdes couvertures, entourés par le kadán, des repas sacrés où sont placés des bâtons de prière en plumes de dinde. Trois hommes-médecine masqués entonnent alors des chants sacrés jusqu’à tard dans la nuit. Chacun des trois personnifie un Dieu : Haschéltî (Dieu parlant), Haschbaád (déesse), Haschélapai (Dieu Gris). Les cérémonies sont extrêmement codifiées et certains chants ne sont prononcés que certains jours, parfois uniquement à l’intérieur des hogáns, parfois à l’extérieur également quand le patient et les hommes-médecine ne sont pas plongés dans un profond sommeil.

Durant ces neuf jours de fête, on danse et on chante des Aga’hoa’gis-in (chansons du sommet, au nombre de 26) la nuit près du feu.

Durant l’automne et l’hiver, le peuple Diné a un lien très particulier avec son environnement et avec la nature. Cette période de transition marque également une continuation, c’est à ce moment précis de l’année que les anciens transmettent leur savoir aux générations plus jeunes. On raconte des histoires d’origine sacrée, on organise des petits jeux, on échange et on se reconnecte avec la Terre Sacrée.


Sources :
Navajo People
Grown up navajo
Diné Millennials Today

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