Billet d'humeur : Echange Noël contre 3000 € (je vous parle émission télé)
Aujourd'hui, on va parler émission télé...
Je rentre encore dans la case des jeunes ménagères de moins de 50 ans (plus pour très longtemps), sauf que je ne me suis jamais autorisée à entrer dans quelle que case que ce soit, que je ne me suis jamais sentie l’âme d'une ménagère et que très concrètement, j’ai toujours eu 10 ans au moins dans mon cœur et dans ma tête. Comme dirait Alain Souchon, "Moi je rigol' au cerf-volant je rêve je vole".
Conserver au quotidien un émerveillement de tous les instants n'est pas chose aisée, mais quand on est hypersensible, même si c'est encore plus difficile, c'est aussi plus naturel, il convient juste de se laisser porter. Je fais partie de ces gens qui aiment imaginer de nouvelles formes dans les nuages, admirer une aurore ou un crépuscule, découvrir le monde et ceux qui l’habitent, poursuivre les farfadets lors d’une balade en forêt, faire l'ange dans la neige, s’émerveiller d’histoires incroyables, marcher pieds nus dans les bois, jouer aux Lego et se nourrir comme l’elfe Buddy au moment des fêtes de Noël.
Noël justement… plus qu’une parenthèse enchantée, c’est une fête que je célèbre d’une certaine façon de janvier à décembre d’une part par mes lectures et d’autre part car Noël se prépare toute l’année. Avant d’être la journée où on offre et on reçoit des cadeaux c’est avant tout un repère naturel, historique, social et calendaire. Je ne vous dis pas que je pense à Noël tous les jours, disons qu’il y a toujours une petite lumière allumée dans un coin de ma tête pour me rappeler combien Noël est important pour nous les Hommes. Noël nous ramène à nos origines ancestrales, à la fois à notre part archaïque et à la lumière. Noël, c’est nous.
C’est précisément ce qui en 2008 m’a poussée à ouvrir un blog de Noël, car j’en avais franchement marre du Noël-bashing et d’entendre toutes sortes de sornettes : "Noël a été inventé par Coca-Cola", "Noël n’est qu’une fête commerciale", "Noël c’était mieux avant", "les américains ont tout salopé", "le Père Noël a bouffé le petit Jésus", "Noël ne devrait être qu’une fête religieuse", et cætera, et cætera, et cætera... Non, ce n’était pas mieux avant, et encore moins si tu étais une femme noire juive et que tu avais mal aux dents.
Noël, c’est une période bien mystérieuse qui couvre les 12 journées séparant le solstice d’hiver et la première semaine de janvier, marquant la renaissance du soleil. C’est pour cela que nous célébrons tous et partout dans le monde les lumières, d’une manière ou d’une autre durant le mois de décembre sombre et froid. A Noël, il se passe quelque chose de magique qui fait que l’Homme fait un pari sur l’avenir, sur la renaissance du printemps et sur ses récoltes, il passe le cap de l’année écoulée et se met à croire si besoin en des jours meilleurs. Noël, c’est l’espoir. Et quoi qu’on dise, quoi qu’on fasse, quoi qu’en pensent les mauvaises langues, Noël a toujours été une fête de démesure et de désordre. Si les romains transformaient leurs fêtes de fin d’année en orgie, nous, nous y allons à grands coups de dépenses démesurées, c’est notre époque consumériste qui veut ça, une sorte de suite logique, une orgie commerciale pourrait-on dire. De ce point de vue nous sommes parfaitement identiques à nos ancêtres, ni plus bêtes ni plus intelligents.
Seulement à force de vouloir se la péter à offrir des cadeaux grand-guignolesques et parfaitement inutiles à Tante Yvonne et au neveu Tartempion, à force de jalouser les guirlandes électriques du voisin qui sont vachement plus belles que les nôtres, on oublie au passage la valeur symbolique de l’offrande et les raisons qui nous ont fait mettre ces dites guirlandes dans notre sapin scintillant. C’est cela le vrai drame de toute cette affaire. Pas étonnant du coup que certains se complaisent à regarder quotidiennement Valérie Damidot à 17 h 15 sur TF1. Mon plus beau Noël, émission qui n’a de beau que le nom, s’inscrit parfaitement dans cette lecture de Noël compétitive dont on aurait prélevé l’essence même, à savoir la magie et la féérie des lumières. Mon plus beau Noël, c’est l’absence d’espoir, la promesse de beaux lendemains annulée et rayée du calendrier, c’est la lumière qu’on aurait éteinte de peur d’apercevoir une once de sentiment et de compassion chez notre voisin, c’est l’illumination transformée en élimination. Voilà qui brosse bien dans le sens crade de ce qu’il y a de pire chez l’Homme. Il faut bien admettre que les romains n’étaient pas tombés si bas. Bon, je vous concède que sous l'Empire Romain, même si on refaisait le monde aux toilettes publiques et qu'on avait inventé le béton, on n'avait pas encore la télé.
Un sacré phénomène de société cette émission qui a fait couler beaucoup d’encre sur les réseaux sociaux. En tant que passionnée de Noël, je me devais de regarder. Je m’y suis refusée. Mais à force qu’on me demande mon avis sur la question, et par honnêteté intellectuelle, j’ai fini par m’y coller, la semaine dernière. J’ai tenu dix minutes et ensuite je suis partie vomir.
Si je ne reproche rien aux participants car je sais que l’émission est écrite et montée de A à Z comme toute émission de « télé réalité » qui se respecte (façon de parler), je dois bien admettre que j’ai du mal à saisir leurs motivations pour participer à un tel spectacle. Désolée, mais ça m’échappe. Je suis toutefois prête à écouter leurs justifications. (1)
Je dois vous avouer, que je n’avais pas prévu d’écrire ce billet d’humeur et qu’à la base, l’année dernière, j’avais tout simplement décidé d’ignorer totalement cette émission. Mais il y a trois heures, j’ai reçu un email m’invitant à téléphoner à une personne de TF1 pour participer au casting de l’émission. J’ai répondu poliment que cela ne m’intéressait pas, sans autres explications.
Alors oui, je suis « passionnée par les décorations et la magie de Noël » (profil recherché visiblement...euhm). Et non je ne suis pas prête à tout pour gagner 3000 € (email hyper court qui arrive à caser "magie" et "3000 €" dans la même phrase). Éteindre la lumière dans le cœur des Hommes et recevoir 3000 € en récompense... sérieux ? C’est donc là tout ce que représente la magie de Noël à leurs yeux ?
Plutôt qu'éteindre la lumière, éteignez donc votre téléviseur, aujourd’hui 13 décembre, nous célébrons Lucia… la lumière justement ; et cette nuit, ce sont les Géminides… une pluie d’étoiles filantes pour fêter la lumière, l’espoir et la féérie, c’est pas mal comme programme ne pensez-vous pas ?
(1) Je vous invite à visionner les deux vidéos de Claire qui a participé à l'émission. L'une a été réalisée après le tournage mais avant la diffusion et la seconde quelques jours avant la diffusion de la finale l'année dernière. Le témoignage de Claire est très intéressant et surtout très éclairant sur ses motivations et son ressenti. Un grand merci à elle d'avoir ainsi partagé ses impressions sur une expérience visiblement difficile pour elle et surtout pour sa maman. Si Claire semble réaliste, elle reste néanmoins positive dans son approche des choses.
Crédits photos :
TF1
Asim Patel - Geminids Meteor Shower in northern hemisphere - CC BY-SA 3.0
Je rentre encore dans la case des jeunes ménagères de moins de 50 ans (plus pour très longtemps), sauf que je ne me suis jamais autorisée à entrer dans quelle que case que ce soit, que je ne me suis jamais sentie l’âme d'une ménagère et que très concrètement, j’ai toujours eu 10 ans au moins dans mon cœur et dans ma tête. Comme dirait Alain Souchon, "Moi je rigol' au cerf-volant je rêve je vole".
Conserver au quotidien un émerveillement de tous les instants n'est pas chose aisée, mais quand on est hypersensible, même si c'est encore plus difficile, c'est aussi plus naturel, il convient juste de se laisser porter. Je fais partie de ces gens qui aiment imaginer de nouvelles formes dans les nuages, admirer une aurore ou un crépuscule, découvrir le monde et ceux qui l’habitent, poursuivre les farfadets lors d’une balade en forêt, faire l'ange dans la neige, s’émerveiller d’histoires incroyables, marcher pieds nus dans les bois, jouer aux Lego et se nourrir comme l’elfe Buddy au moment des fêtes de Noël.
Noël justement… plus qu’une parenthèse enchantée, c’est une fête que je célèbre d’une certaine façon de janvier à décembre d’une part par mes lectures et d’autre part car Noël se prépare toute l’année. Avant d’être la journée où on offre et on reçoit des cadeaux c’est avant tout un repère naturel, historique, social et calendaire. Je ne vous dis pas que je pense à Noël tous les jours, disons qu’il y a toujours une petite lumière allumée dans un coin de ma tête pour me rappeler combien Noël est important pour nous les Hommes. Noël nous ramène à nos origines ancestrales, à la fois à notre part archaïque et à la lumière. Noël, c’est nous.
C’est précisément ce qui en 2008 m’a poussée à ouvrir un blog de Noël, car j’en avais franchement marre du Noël-bashing et d’entendre toutes sortes de sornettes : "Noël a été inventé par Coca-Cola", "Noël n’est qu’une fête commerciale", "Noël c’était mieux avant", "les américains ont tout salopé", "le Père Noël a bouffé le petit Jésus", "Noël ne devrait être qu’une fête religieuse", et cætera, et cætera, et cætera... Non, ce n’était pas mieux avant, et encore moins si tu étais une femme noire juive et que tu avais mal aux dents.
Noël, c’est une période bien mystérieuse qui couvre les 12 journées séparant le solstice d’hiver et la première semaine de janvier, marquant la renaissance du soleil. C’est pour cela que nous célébrons tous et partout dans le monde les lumières, d’une manière ou d’une autre durant le mois de décembre sombre et froid. A Noël, il se passe quelque chose de magique qui fait que l’Homme fait un pari sur l’avenir, sur la renaissance du printemps et sur ses récoltes, il passe le cap de l’année écoulée et se met à croire si besoin en des jours meilleurs. Noël, c’est l’espoir. Et quoi qu’on dise, quoi qu’on fasse, quoi qu’en pensent les mauvaises langues, Noël a toujours été une fête de démesure et de désordre. Si les romains transformaient leurs fêtes de fin d’année en orgie, nous, nous y allons à grands coups de dépenses démesurées, c’est notre époque consumériste qui veut ça, une sorte de suite logique, une orgie commerciale pourrait-on dire. De ce point de vue nous sommes parfaitement identiques à nos ancêtres, ni plus bêtes ni plus intelligents.
Seulement à force de vouloir se la péter à offrir des cadeaux grand-guignolesques et parfaitement inutiles à Tante Yvonne et au neveu Tartempion, à force de jalouser les guirlandes électriques du voisin qui sont vachement plus belles que les nôtres, on oublie au passage la valeur symbolique de l’offrande et les raisons qui nous ont fait mettre ces dites guirlandes dans notre sapin scintillant. C’est cela le vrai drame de toute cette affaire. Pas étonnant du coup que certains se complaisent à regarder quotidiennement Valérie Damidot à 17 h 15 sur TF1. Mon plus beau Noël, émission qui n’a de beau que le nom, s’inscrit parfaitement dans cette lecture de Noël compétitive dont on aurait prélevé l’essence même, à savoir la magie et la féérie des lumières. Mon plus beau Noël, c’est l’absence d’espoir, la promesse de beaux lendemains annulée et rayée du calendrier, c’est la lumière qu’on aurait éteinte de peur d’apercevoir une once de sentiment et de compassion chez notre voisin, c’est l’illumination transformée en élimination. Voilà qui brosse bien dans le sens crade de ce qu’il y a de pire chez l’Homme. Il faut bien admettre que les romains n’étaient pas tombés si bas. Bon, je vous concède que sous l'Empire Romain, même si on refaisait le monde aux toilettes publiques et qu'on avait inventé le béton, on n'avait pas encore la télé.
Si je ne reproche rien aux participants car je sais que l’émission est écrite et montée de A à Z comme toute émission de « télé réalité » qui se respecte (façon de parler), je dois bien admettre que j’ai du mal à saisir leurs motivations pour participer à un tel spectacle. Désolée, mais ça m’échappe. Je suis toutefois prête à écouter leurs justifications. (1)
Je dois vous avouer, que je n’avais pas prévu d’écrire ce billet d’humeur et qu’à la base, l’année dernière, j’avais tout simplement décidé d’ignorer totalement cette émission. Mais il y a trois heures, j’ai reçu un email m’invitant à téléphoner à une personne de TF1 pour participer au casting de l’émission. J’ai répondu poliment que cela ne m’intéressait pas, sans autres explications.
Alors oui, je suis « passionnée par les décorations et la magie de Noël » (profil recherché visiblement...euhm). Et non je ne suis pas prête à tout pour gagner 3000 € (email hyper court qui arrive à caser "magie" et "3000 €" dans la même phrase). Éteindre la lumière dans le cœur des Hommes et recevoir 3000 € en récompense... sérieux ? C’est donc là tout ce que représente la magie de Noël à leurs yeux ?
Plutôt qu'éteindre la lumière, éteignez donc votre téléviseur, aujourd’hui 13 décembre, nous célébrons Lucia… la lumière justement ; et cette nuit, ce sont les Géminides… une pluie d’étoiles filantes pour fêter la lumière, l’espoir et la féérie, c’est pas mal comme programme ne pensez-vous pas ?
(1) Je vous invite à visionner les deux vidéos de Claire qui a participé à l'émission. L'une a été réalisée après le tournage mais avant la diffusion et la seconde quelques jours avant la diffusion de la finale l'année dernière. Le témoignage de Claire est très intéressant et surtout très éclairant sur ses motivations et son ressenti. Un grand merci à elle d'avoir ainsi partagé ses impressions sur une expérience visiblement difficile pour elle et surtout pour sa maman. Si Claire semble réaliste, elle reste néanmoins positive dans son approche des choses.
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