La Bûche de Noël

Les anglais ont leur fameux Christmas pudding, les italiens le Panettone, les alsaciens le Kouglof, les espagnols le Turrón, les gens de Provence leurs magnifiques tables garnies de 13 desserts différents, etc…
Mais il existe un dessert traditionnel que beaucoup de pays francophones ont adopté, l'incontournable bûche de Noël.



A Noël, lors des repas de famille, nous dégustons ainsi souvent cette célèbre bûche, faite maison, achetée chez un bon pâtissier, ou bien glacée. La plus traditionnelle sera au marron et au chocolat, mais aujourd'hui, elle peut être préparée avec une multitude de fruits (pêche, fruits exotiques, framboise, poire, cerise, etc…), ou bien encore du nougat, du praliné, du café, différentes sortes de mousses ou de biscuits, de la crème au beurre, de la meringue, du Grand Marnier… bref, il y en a pour tous les goûts et la seule consigne est que ce dessert doit impérativement avoir la forme d'une bûche de bois, et accessoirement être décorée avec des petits personnages et des petites confiseries de Noël (fruits secs, lutins en pâte d'amande, petits pères Noël en sucre, feuilles de houx en chocolat, etc… là encore toutes les fantaisies sont permises).

Mais d'où vient donc cette coutume ? Une fois de plus, il faut aller chercher les explications chez nos ancêtres et les festivités du solstice d'hiver.


Dans l'Antiquité, dans les pays du Nord et en Germanie, on célébrait le retour du soleil, la lumière et le feu. On donnait à cette période, à l'origine des fêtes de Noël, le nom de Yule (Yule en Islande, Jul en Danois, Suédois et Norvégien, Joulu en Finnois), le cycle de 12 jours entourant le solstice d'hiver.

Dans les maisons, les familles avaient coutume de faire brûler dans le foyer de la cheminée une grosse bûche de bois (Yule log), bûche qui devait se consumer très lentement et durer 12 jours. La bûche devait également avoir été coupée dans un tronc d'arbre fruitier, juste avant le lever du soleil, afin de garantir des bonnes récoltes pour l'année à venir. Dans la pièce centrale de la maison toute décorée (houx, gui…), tout près du feu, les familles chantaient et glorifiait le soleil autour d'un repas festif. Les Dieux quittaient alors leur demeure et descendaient sur Terre, faisant bénéficier la nature de toute leur influence divine.

En Allemagne, les nuits de cette période étaient appelées Rauhnächte (les nuits rudes), et lors de la nuit précédent le solstice d'hiver, les gens se réunissaient dans les maisons et les fermes et chacun amenait avec lui une bûche pour la cheminée de son hôte.



En France, après la montée du Christianisme, une fois dans le foyer, la bûche était bénie avec une branche de buis ou de laurier conservée depuis la fête des Rameaux (le dimanche qui précède Pâques). On l'arrosait parfois de vin afin d'assurer des bonnes vendanges ou bien on l'aspergeait de sel afin de faire fuir les mauvais esprits.

Aujourd'hui, la bûche n'est plus dans notre cheminée mais sur notre table, l'apparition du dessert remonterait à 1945, riche idée d'un pâtissier. Tout comme nos ancêtres nous la partageons en famille ou entre amis. Mais rien ne vous empêche, si vous avez la chance d'avoir une cheminée, de faire brûler une bûche de Noël et de chanter au coin du feu.

Sources :
paganisme.fr
france-pittoresque.com
arte.tv
Crédit image : Stéphanie Kilgast-CC-NCND / Life / Wikimedia

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