Le Noël d'Auggie Wren de Paul Auster

Paul et Auggie se connaissent depuis onze ans maintenant.
Auggie travaille chez un marchand de cigares à Brooklyn et chaque jour, à 7 h 00 précises, il photographie le même angle de rue… il a déjà rempli 12 albums, immortalisant son quotidien.
Le New York Times demande à Paul d’écrire un conte de Noël. Tout d’abord, Paul, hanté par les fantômes des personnages de Charles Dickens et O. Henry, refuse. Il se confie à Auggie, ce dernier lui propose alors de lui raconter une histoire de Noël en échange d’un déjeuner…



Le Noël d'Auggie Wren est une nouvelle écrite par Paul Auster en 1990 à l'occasion des fêtes de Noël, pour le journal New York Times.
« Du moment qu’une personne y croit,
il n’existe pas d’histoire qui ne puisse être vraie »
… et moi j’y ai cru, je me suis laissée emportée par ce conte de Noël moderne, subjuguée par la puissance émotionnelle incroyable du récit de Auggie lui-même et par les mots du romancier américain (sans doute mon auteur préféré et probablement le seul dont j’ai lu presque tous les livres).

De simples objets, un portefeuille et un appareil photos, suffisent à Paul Auster pour nous interroger sur la subjectivité de l’Art et la beauté du quotidien, du banal, de l’instant qu’on ne voit plus. Le romancier américain nous questionne également sur le contrat de confiance existant entre un auteur et ses lecteurs. On y croit et plus rien n’a d’importance... ainsi naissent probablement les plus beaux contes de Noël.

On retrouve également tout l’univers de « la grande république populaire de Brooklyn » comme Auster aime à désigner le célèbre borough new yorkais auquel il est si attaché. Toutes les conditions sociales, tous les âges et toutes les couleurs de peau… se croisent dans la banlieue pittoresque. On partage le quotidien de personnages attachants dont le seul but est simplement de vivre ensemble. Le Noël d'Auggie Wren ne fait pas exception à cette règle et sera même le point de départ, en 1995, du film Smoke avec Harvey Keitel (dans le rôle de Auggie) et William Hurt (dans le rôle de Paul), adaptation du conte par le cinéaste Wayne Wang et dont Paul Auster écrira le scénario. N’importe qui aimant l’univers de Paul Auster se souviendra du post générique de Smoke, un encart qui se voulait anecdotique mais qui fera vibrer ensemble des millions de personnes…

Conte de Noël adulte à lire (à mon sens) à partir de 10 ou 12 ans.
Je ne saurais trop vous conseiller de vous procurer, si vous la trouvez, l’édition du conte chez Acte Sud Junior (1998) illustrée par les sublimes aquarelles de Jean Claverie (32 pages).

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