Ma sélection de films de Noël, partie 1 (1898 - 1978)


The Visit of Santa Claus (1898, de George Albert Smith)
Ce court-métrage a été réalisé il y a 114 ans ! Incroyable, non ?! Et à l'époque, il s'agissait d'une sacrée prouesse technique, les effets spéciaux étaient très novateurs. C'est en outre une œuvre majeure car il s'agit du tout premier film de l'histoire du cinéma mettant en scène le Père Noël !
Le réalisateur, George Albert Smith (1864-1959), est d'une certaine façon le Georges Méliès britannique, tous deux ont été des pionniers dans l'art cinématographique et rêvaient de créer l'illusion parfaite. Smith a été tour à tour hypnotiseur sur scène, inventeur, astronome, illusionniste et grand utilisateur de la célèbre lanterne magique (un ancêtre des appareils de projection cinématographiques). On peut remercier le British Film Institute pour la mise en ligne de ce trésor inestimable.


En bonus, si vous ne savez pas qui est Georges Méliès, je vous conseille (pour commencer, avant de visionner les films de Méliès) de vous jeter déjà sur sa fiche Wikipedia puis toutes affaires cessantes sur le film Hugo Cabret de Martin Scorsese qui est à mon sens le plus bel hommage qu'on lui ait jamais rendu. Ce film n'est pas un film de Noël, mais c'est féerique et c’est sublime, vous passerez un merveilleux moment.
The Insects' Christmas (Rozhdestvo obitateley lesa, 1913, de Ladislas Starewitch)
Ladislas Starewitch est un réalisateur russe d'origine polonaise (1882-1965), installé en France en 1920, spécialisé en animation d'animaux-marionnettes en stop-motion (animation image par image, technique inventée en 1907). Certains de ses films ont été édités en DVD.
The Insects' Christmas est un court-métrage muet contant la merveilleuse nuit de Noël des animaux de la forêt.
Un petit Père Noël descend d'un arbre décoré et se dirige vers les bois. Là, il décore un sapin et le transforme ainsi en un magnifique arbre de Noël pour les créatures de la forêt. Il invite ensuite tous les insectes, accompagnés d'une grenouille amicale, à venir profiter des cadeaux qu'il a préparés. Ils célébreront Noël ensemble. Les vidéos proposées sur les plateformes de streaming ne rendent pas nécessairement hommage au travail de Starewitch, mais elles ont le mérite d'être disponibles.


Un Jour une bergère (Babes in Toyland, 1934, de Gus Meins & Charley Rogers )
Je vous concède bien volontiers que le film porte un peu son âge, mais c’est aussi précisément ce qui fait tout son charme. Cette toute première adaptation de l’opérette de Victor Herber (il y en aura d'autres, notamment une chez Disney) met en scène les deux compères Laurel & Hardy, toujours au somment de leur drôlerie, elle est désuète à souhait et joliment réussie (vous la trouverez surtout en version originale).
Au Pays des Jouets, le méchant et affreux Barnaby veut épouser l'innocente bergère Bo-Beep et est prêt à tout pour parvenir à ses fins… mais c’est sans compter sur Laurel et Hardy, complices du fabricant de jouets, qui aideront la jeune bergère à se sortir d’affaire. Le film est également connu en version originale sous le titre March of the wooden Soldiers.



L'Assassinat du Père Noël (1941, de Christian-Jaque)
Premier film réalisé sous l'Occupation pour la firme allemande Continental par un cinéaste français. Il ne s'agit pas en revanche d'une oeuvre de propagande mais d'une histoire policière, adaptation du roman éponyme de Pierre Véry publié en 1934, baignée de toute part par la posésie de Noël, un huis-clos dans un tout petit village savoyard, isolé et enfouï sous la neige hivernale. Nous sommes le soir du 24 décembre, le père Cornusse, fabricant de mappemondes, s'apprête à revêtir comme chaque année son costume de Père Noël. Sa fille Catherine rêve du prince charmant tout en cousant des robes pour ses poupées tandis que le bien troublant baron Roland revient d'un voyage autour du monde... mais un drame est en train de se jouer. Durant la messe de la Nativité, un inconnu est retrouvé mort assassiné dans le costume du père Cornusse... Derrière cette histoire sordide de prime abord, et un sujet de départ ma fois plutôt courageux et déstabilisant, se cache en fait un film purement merveilleux, d'une sensibilité folle et empreint de mystère féérique. A voir, à revoir et à re-revoir...


Le Chant du Missouri (Meet Me in St. Louis, 1944, de Vincente Minnelli)
Cette magnifique comédie musicale met notamment en scène l'immense Judy Garland, dans un rôle phare de sa carrière. L'histoire se déroule en 1903 et raconte la vie d'une famille au tournant du siècle, peu avant l'Exposition Universelle de St Louis. Un soir, le père rentre du travail et doit annoncer à son épouse et à ses quatre filles qu'il est muté à New York. La famille n'est pas prête pour un tel changement, leur vie est ici, dans le Missouri. Si Le Chant du Missouri n'est pas purement un film de Noël, il a malgré tout marqué l'histoire cinématographique "noëlesque" car c'est dans ce film que Judy Garland interprète pour la toute première fois "Have Yourself a Merry Little Christmas", chanson écrite et composée pour le film et qui deviendra par la suite un grand classique. A noter également, ce qui ne gâche rien bien au contraire, une grande scène d'Halloween. Voici la bande-annonce en VO.



La Vie est belle (It’s a Wonderful Life, 1946, de Frank Capra)
Mon film de Noël préféré, mythique et incontournable. James Stewart y tient le rôle de George Bailey, héritier de la société de prêts à la construction de son père, permettant aux plus démunis de se loger. George entre en conflit avec un richissime homme d’affaire, un arriviste prêt à tout pour parvenir à ses fins, quitte à ruiner complètement George et sa famille. Un soir de Noël, George, désespéré, tente de mettre fin à ces jours… c'est alors qu'il reçoit une aide très inattendue...
Un film plus émouvant que celui-ci, je ne suis pas certaine que ce soit possible... vraiment. Pour moi le plus beau film au monde, la perfection.
La seule bande-annonce en français que j'ai trouvée est en version colorisée (beurk !) donc la voici en VO (j'admets toutefois qu'elle présente plus les acteurs qu'elle ne résume le film...)


Miracle sur la 34ème Rue (Miracle on 34th Street, 1947 de George Seaton et 1994 de Les Mayfield)
A l’origine, il y a le roman de Valentine Davies (producteur et écrivain américain, 1905-1961), écrit en 1944 alors que l’auteur est garde-côte. Les festivités de Noël prennent un aspect trop commercial et, un peu dépité, il se demande alors ce qui arriverait si le Père Noël (le vrai, pas ses pâles imitations !) rentrait dans un grand magasin en Décembre. Miracle sur la 34ème Rue est né.
Trois ans plus tard, devenue bestseller, cette belle histoire de Noël est adaptée au cinéma par George Seaton. Il met notamment en vedette la sublime Maureen O’Hara, Edmund Gwenn, John Payne et la toute jeune et adorable Nathalie Wood. Le film, fabuleux pour qui aime les ambiances de Noël, est devenu avec le temps un immense classique.
Suivront ensuite plusieurs adaptations télévisées en 1955, 1959 et 1973 ainsi qu’une nouvelle version cinématographique en 1994 avec Richard Attenborough et la très attachante Mara Wilson (qu'on a vu également dans le génial Matilda tiré de Roald Dahl), un film très réussi également. Je conseille vivement les deux versions, 1947 et 1994.

Bande-annonce de la version de 1947 en VO, absolument pas du tout représentative de ce qu'est le film (même soucis que pour La Vie est belle) :


Bande-annonce en VO de la version 1994 :


Noël Blanc (White Christmas, 1954, de Michael Curtiz)
Un film que j’aime beaucoup, d’abord parce que c’est une comédie musicale et que je suis très friande du genre, surtout celles du Golden Age américain. En prime, White Christmas met en scène l’immense Bing Crosby. En France, le film n’a jamais été bien apprécié ni bien considéré et a même été longtemps très décrié sans réelle raison valable (hormis le fait qu’une large partie des critiques et de la population semble avoir peur des musicals… alors pensez donc, une comédie musicale de Noël, c'est un gros mot presque une insulte à l'intelligence, n’en parlons pas !). Certes, l’histoire reste bon enfant et penche du côté du vaudeville ; le film n’est pas non plus un chef d’œuvre du Septième Art (comme pourraient l’être certains musicals de Stanley Donen ou Vincente Minnelli), mais c’est frais, c’est joyeux ! Les numéros dansés et chantés sont un petit enchantement. Bref, c’est hyper sympathique et ça donne la pêche et le sourire ! En un mot, c’est charmant.


Rudolph le petit renne au nez rouge (Rudolph the Red-Nosed Reindeer, 1964, de Larry Roemer)
Un film produit par Jules Bass et Arthur Rankin Jr.. Ce célèbre duo au talent à mon sens inégalé, a produit bon nombre de films d’animation et de programmes spéciaux pour les fêtes de Noël.
Adapté du célèbre conte populaire américain Rudolph le Renne au Nez Rouge écrit en 1939 par Robert L. May, ce film d’animation raconte comment un jeune renne inadapté partira en quête d’un endroit où il pourra vivre et être accepté tel qu’il est. Avec l’aide de ses amis, ils vivront une multitude d’aventures extraordinaires…
Le film a été entièrement tourné en stop-motion (technique qui permet d’animer les objets immobiles image par image). Aujourd’hui, son aspect relativement désuet lui procure un charme fou et renforce l’aspect féerique du conte. Sur la forme, ça fait rêver et sur le fond, cette histoire de tolérance réchauffe le cœur. On a vraiment besoin de Rankin & Bass dans notre monde en quête de repères. A (re)découvrir en famille… ou en couple, ou tout seul… ! Le film a été édité en Blu-Ray, une magnifique copie rendant ainsi un très bel hommage à Rankin et Bass. Vous y trouverez la version originale et une version en français (mais pas de version originale sous-titrée).

Extrait du film en version originale :


Joyeux Noël Charlie Brown ! (A Charlie Brown Christmas, 1965, de Bill Melendez)
Un téléfilm d’animation à regarder une fois par an comme on va en pèlerinage ! Un classique indémodable, poétique à souhait, le tout baigné par la magnifique musique jazz de Vince Guaraldi. Charlie Brown s’interroge sur le véritable sens de Noël et près de 50 ans après sa première diffusion, le film est toujours aussi émouvant, intelligent, profond... Ce film-là, c'est mon p’tit chouchou, mon préféré de cœur, un de ceux qui me parlent le plus (je suis aidée, j'adore les Peanuts). Un film familial, et une histoire - comme toutes celles des Peanuts, à plusieurs niveaux de lecture. Mon film de Noël préféré, à égalité donc avec La Vie est belle de Capra ! Voici la sublime scène d'ouverture.


Le Père Frimas (Morozko, 1965, de Aleksandr Rou)
A l’origine du film, un conte russe très féérique. Le film n’est pas en reste, puisqu’il est magique pour qui a gardé son âme d’enfant et son sens de l’émerveillement. Je vous parle bien plus longuement de ce film juste ICI.
Le film est parfois disponible en intégralité en français sur Youtube.


La Panthère Rose - Un Noël tout rose (Pink Panther - A Pink Christmas, 1978, de Bill Perez)
J'ai toujours très apprécié la Panthère Rose, si attachante, amusante et drôle, intelligente, très souvent décalée... et, qui plus est, elle a toujours le don de dire énormément de choses sans prononcer un seul mot, du grand art ! Je crois d'ailleurs que c'est ce qui me plaît le plus chez elle. Il lui arrive plein de trucs abracadabrants, délirants et hilarants, des ennuis pas croyables... mais elle s'en sort car elle est plutôt chanceuse et futée. Le thème musical du générique de Henry Mancini ne gâche rien, bien au contraire, ni l'ambiance jazzy bien évidemment. Le dessin est vintage, au graphique et aux couleurs très années 60, comme je les aime. Bref, en un mot, j'adore ! Et cette histoire toute rose de Noël en dit long sur nos sociétés occidentales...



Voilà, c'est tout pour aujourd'hui. La prochaine fois, nous entamerons la seconde partie traitant les années 80, 90 et le début des années 2000, croyons-moi sur parole, il n'y aura que du beau monde ! See you next time, et j'espère assez vite !



Commentaires

  1. C'est vrai que dans ma propre liste, j'ai fait quelques oublis comme la panthère rose et le Père frimas. Je ne connais pas encore Meet me in St Louis ni La vie est belle. Il faudra que je les découvre.

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    1. La Vie est belle reste pour moi le film de Noël ultime 💖 et un de mes films préférés tout court. Meet me in St Louis, est un film magnifique sur la famille. 👨‍👩‍👧‍👧

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