Ma sélection de films de Noël, partie 2 (1979 - 1993)

Bonsoir à tous (oui, là il fait nuit... 🙂)

On dit toujours que le temps perdu ne se rattrape pas… mais j’essaye tout de même d’accélérer un peu le mouvement afin de faire en sorte de terminer ma liste de films préférés de Noël avant la fin de l’année. Et comme je ne suis pas en retard sur mes préparatifs festifs, j’ai un peu de temps à consacrer à l’écriture. Tant mieux.

Hier, je vous avais proposé la première partie, allant de 1898 à 1978. Voici la seconde partie, de 1979 à 1993. Cette période a une petite particularité et pas des moindre c’est qu’elle met en évidence une évolution dans les mentalités et, même si les films pour enfants ou la famille sont très nombreux, la tendance générale est moins bon enfant et on commence à voir apparaître discrètement des films moins politiquement corrects, plus sombres et du cinéma de Noël destiné clairement aux adultes.


Le Bonhomme de neige
(The Snowman, 1982, de Jimmy T. Murakami et Dianne Jackson) -
Le Bonhomme de neige et le petit chien (The Snowman and the Snowdog, 2012, de Hilary Audus)
Ce charmant bonhomme de neige est apparu pour la première fois en 1982 au Royaume-Uni, sous la plume du dessinateur Raymond Briggs, dans un livre d'images qui a fait aujourd'hui le tour du monde. Cette même année, Briggs remporta le Francis Williams Award du meilleur livre pour enfants et un film d'animation tiré du conte, dirigé par Dianne Jackson est également sorti. Le film repartit grand vainqueur du British Film Academy Award avec le prix du meilleur film pour enfants.
The Snowman est un conte d'hiver racontant une histoire d'amitié, celle d'un bonhomme de neige et d'un petit garçon. Concernant plus particulièrement le film, les couleurs pastel sont sublimes, les dessins très poétiques et la musique magnifique. Le film, destiné à tous ceux qui ont envie de passer un moment magique, est un enchantement.


Pour célébrer le 30ème anniversaire de The Snowman de Raymond Briggs, Lupus Films a souhaité en 2012 produire un nouveau film mettant en scène le célèbre bonhomme de neige. Les scénaristes Hilary Audus et Joanna Harrison ainsi que la productrice Camilla Deakin ont tenu a respecté les dessins originaux de Briggs et ont créé un nouveau compagnon au bonhomme de neige, un joli petit chien aux chaussettes dépareillées en guise d'oreilles ! L'histoire est tout à la fois poétique, triste, joyeuse et belle... un merveilleux conte de Noël.


Christmas Story (A Christmas Story, 1983, de Bob Clark)
L’histoire se déroule aux USA dans les années 1940, à Hammond dans l’Indiana. Ralphie, 9 ans, rêve de se voir offrir à Noël le jouet dernier cri, la fameuse « carabine à double action de Red Ryder ». Ses parents ne voient pas ce jouet guerrier d’un bon œil et Ralphie décide donc de convaincre le Père Noël lui-même… Ce film américano-canadien inspiré du roman éponyme de Sam Sheperd, est un immense classique outre-atlantique et est multirediffusé à la télévision depuis près de 40 ans. La chaîne câblée américaine Turner Network Television détient les droits de diffusion du film, et chaque année le programme est diffusé sous forme de marathon, soit 12 fois d'affilée en 24 heures ! (Source Wikipedia, j’ignore si c’est encore le cas aujourd’hui.). Le film est passé complètement inaperçu en France lors de sa sortie en 1984, et encore aujourd’hui il reste très méconnu. Objectivement, j’ignore pourquoi, d’autant plus qu’il mérité d’être (re)découvert. C’est très drôle, suffisamment décalé pour être intéressant (y compris pour les adultes), et surtout au final, c’est émouvant. Une vraie petite pépite.


Gremlins (1984, de Joe Dante)
Un film de Joe Dante qu’on ne présente plus, ni Gizmo le mogwaï, petit animal à poil doux et aux grandes oreilles qui chante si merveilleusement.
Gremlins représente le film d’horreur tout public par excellence. Pour Noël, Billy reçoit en cadeau très inattendu de son père, un mogwaï du nom de Gizmo, animal extrêmement rare et à protéger du monde extérieur. Billy découvre les quelques règles de bases à respecter (Gizmo craint la lumière vive et il ne faut en aucun le nourrir après minuit, ni le mouiller). Evidemment, ces règles ne seront pas respectées et s’en suivra l’apparition des fameux Gremlins, petites bêtes voraces tout autant maléfiques que détestables… mais non moins amusantes.
Le scénario original de Chris Columbus devait être bien plus sombre mais il fut décidé à l’époque par Warner que cette histoire de créature toute mignonne se déroulant durant la période de Noël serait finalement un conte familial. Le film a ainsi charmé et amusé des millions d’enfants petits et grands… Reste malgré tout de l’idée d’origine une petite histoire annexe de Noël sombre et cynique, racontée dans le film, qui fait vraiment froid dans le dos et étonnamment épouvantable au regard du reste du film… mais la pilule passe, y compris chez les enfants !


Piège de cristal (Die Hard, 1988, de John McTiernan)
Die Hard film de Noël ou pas ? Chaque année le sujet fait trembler la toile… et chacun demeure sur ses positions. Personnellement, je suis restée indécise durant de nombreuses années et même encore aujourd’hui je n’ai que des portions de réponses. Je pense que c’est juste à chacun de décider ce qu’il en est pour lui et pour lui-seul.
Au moment où j’ai commencé à lister mes films de Noël préférés pour le blog, je me suis malgré tout demandé si je devais le mettre ou pas dans ma liste. Et puis… je me suis dit finalement qu’un film qui fait couler autant d’encre au moment des fêtes mérite sans doute qu’on s’arrête un peu sur lui. Alors certes, ça reste un film de suspens et d’action purs dont l’histoire se déroule à Noël et ce n’est pas un film qui parle de Noël (encore que la famille est un sujet largement abordé). Mais à bien y réfléchir, n’est-ce pas également le cas de toutes les comédies romantiques de Noël qui sont diffusées en boucle en décembre sur nos chaînes mais qui pourraient tout à fait se passer à un autre moment de l’année et où Noël est là juste pour le décor ? (je ne porte aucun jugement de valeur). Bref, tout ça pour dire que j’avais quand même envie de vous parler de Piège de Cristal tout simplement car c’est un film excellent qui se déroule à Noël, qui a fait date dans l’histoire du Septième Art et du film de suspens et d’action testostéroné et qui avec le temps est devenu véritablement culte. Le scénario tient en quelques mots : l’inspecteur de police new yorkais McClane tente de sauver son épouse et d’autres personnes pris en otage par des terroristes lors d’une fête de Noël dans une tour de Los Angeles. Sans trop spoïler, les références à Noël sont bien présentes, parfois avec pas mal d’humour noir. Que dire d’autres ?... Ce n’est pas un film pour les enfants. Et ne regardez pas si vous n’aimez pas les films violents avec des armes à feu et des terroristes. Sinon… enjoy !


Le sapin a les boules (National Lampoon's Christmas Vacation, 1989, de Jeremiah S. Chechik)
Revenons à des films plus tous publics avec ce trésor de comédie désopilante que j’adore (et au titre français parfaitement idiot). A la base, je suis complètement fan du premier opus des National Lampoon (Bonjour les Vacances - 1983 - où la famille Griswold part en vacances d’été et traverse tous les USA en voiture) et plus globalement de tout ce qu’a écrit, produit ou réalisé l’immense John Hughes à qui je voue un culte sans égal (Breakfast Club et La Folle Journée de Ferris Bueller en tête de ligne).
La famille Griswold s’apprête à célébrer Noël en grand et, comme on pouvait s’y attendre, l’opération va se transformer en désastre sans commune mesure. Le film est hilarant de bout en bout, du grand art ! Derrière cette drôlerie sans limite, tous les évènements et accidents énormes et tous les gags abracadabrants se cache une histoire de famille émouvante qui dépeint à merveille l’esprit de Noël mais aussi et surtout les failles de la société américaine des années 1980. Un film inoubliable !


Maman j’ai raté l’avion (Home Alone, 1990)
Maman j’ai encore raté l’avion (Home Alone 2 : Lost in New York, 1992)
de Chris Columbus
Pas de Noël sans Macaulay Culkin ! Si au début des années 1990 ce petit gars avait énervé – à tort - pas mal de gens (en tout cas d’adultes), aujourd’hui, il faut bien reconnaître qu’on peut difficilement se passer de lui une fois décembre venu, les deux premiers opus de la série des Maman j’ai raté l’avion étant devenus des incontournables des fêtes.

Le premier film (1990), assez délirant, raconte comment un jeune garçon de 9 ans se voit dans l’obligation de passer Noël tout seul chez lui, ses parents étant partis à Paris pour Noël en oubliant leur rejeton Kevin à la maison ! Mais Kevin aura de quoi s’occuper car il devra lutter contre d’infâmes cambrioleurs… Grosse comédie hyper amusante et particulièrement pétillante.


Le second film, Maman j’ai encore raté l’avion (1992), est tout aussi drôle mais aussi plus poétique dans la forme, et ne met pas uniquement Kevin en vedette mais aussi New York City ! Un régal si vous aussi vous rêvez de vous balader dans Central Park sous la neige et si le sapin et les illuminations du Rockefeller Center vous font fantasmer ! A noter au passage la merveilleuse et féerique bande originale signée John Williams, idéale pour vous mettre dans l’ambiance des fêtes.


Merry Christmas, Mr. Bean (1992)
Doit-on encore présenter la série britannique Mr Bean ?
Chaque année pendant les fêtes, je me repasse l’épisode de Noël et celui du Nouvel An, je ne m’en lasse pas et je rigole toujours autant à chaque fois.


L’Étrange Noël de Monsieur Jack (The Nightmare Before Christmas, 1993)
de Henry Selick sur une histoire et des dessins originaux de Tim Burton
Film d’Halloween ou de Noël ? Les deux bien évidemment !
Film d’animation réalisé intégralement en stop-motion (une animation en volume qui procure l’illusion de voir des objets inanimés se mouvoir). Dans ce conte fantastique et musical nous suivons les (més)aventures de Jack Skellington, roi de Halloween Town, qui découvre Christmas Town et tentera coûte que coûte d’importer les traditions de Noël chez lui malgré la résistance et la confusion des citoyens de sa ville.
Chef d’œuvre, tout simplement, et croyez moi lors de sa sortie en salle en 1994 en France, personne n’avait jamais vu cela ! Novateur sur la forme, courageux sur le fond… imaginez un peu des sorcières, des fantômes, des monstres, des goules, des zombies, des squelettes, vampires et autres loups-garous dans un une comédie musicale gothique familiale d’animation en stop-motion qui parle d’Halloween et de Noël ! Et aussi surprenant que cela puisse paraître, le succès fut retentissant et immédiat ! Tim Burton nous ouvrait les portes son univers intérieur (certes, il avait déjà commencé avec Edward aux mains d’argent trois ans plus tôt), et bien plus encore… Merci à lui !


Je vous laisse donc pour aujourd’hui en compagnie de Jack et de son bien étrange Noël, un film qui à n’en point douter fait partie des œuvres cinématographiques majeures qui ont ouvert la voie et les esprits sur le sens double et ambigu de Noël et surtout sur les origines de cette fête païenne dont on a oublié les prémices. Noël et Halloween ne sont pas antagonistes, mais sont les deux faces d’une même célébration, reliant les morts et les vivants, la passé et l’avenir, l’ancien et le jeune… Jack la citrouille de la nuit des morts ne finit-elle pas par se transformer elle-même en Père Noël ?…



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