Noël en Suède chez le peintre Carl Larsson
Carl Olof Larsson est un artiste suédois, issu d’une famille très pauvre, né le 28 mai 1853 à Stockholm et décédé le 22 janvier 1919 à Sundborn. Il fut tour à tour illustrateur, dessinateur, peintre, graveur, lithographe, aquarelliste, fresquiste, et même décorateur d’intérieur.
Carl Larsson nous a offert quelques unes des plus belles toiles de Noël. Ses oeuvres pittoresques sont invitantes, chaleureuses et réconfortantes, et incarnent la joie de vivre, le bonheur d'être ensemble, tous réunis sous le même toit. Au fil du temps, nous accompagnons l'artiste au coeur de sa campagne riante et jusque dans sa "cabane" respirant l'hospitalité. Larsson nous convie même à pénétrer dans son intimité familiale... son épouse Karin et ses huit enfants et lui-même ne semblaient avoir qu'un seul et unique but, vivre en harmonie, tout simplement. Un univers paisible et coloré et un modèle pour toutes les générations à venir. On ne peut qu'être séduit et reconnaissant pour cet immense cadeau.
Carl Larsson se découvre très tôt une passion pour la peinture et le dessin et se destine à une carrière artistique dès l’âge de 13 ans, encouragé par l’un de ses professeurs. Malgré la pauvreté du milieu dans lequel il vit, grâce à son talent, il parvient à intégrer un cours préparatoire de l’Académie royale suédoise des Beaux-Arts de Stockholm où il étudiera par la suite. Pour financer ses études, le soir et le week-end, il fait de nombreux petits "boulots" artistiques (des illustrations pour des magazines, couvertures de livres et caricatures pour les journaux…). Cette période est pour lui difficile car l’adolescent a beaucoup de mal à s’intégrer dans un milieu social bourgeois qui n’est pas le sien.
Très investi dans sa passion et son art, il ressort diplômé et avec tous les honneurs, ce qui lui permet d’obtenir une bourse pour continuer ses études à Paris. En 1880, une fois en France, il s’installe à Grez-sur-Loing, petit village de Seine-et-Marne, et côtoie une communauté d’artistes scandinaves expatriés. Il passe alors une large partie de son temps auprès de peintres paysagistes de l'École de Barbizon, travaillant en milieu naturel et notamment dans la forêt de Fontainebleau. Cette période de sa vie lui inspirera de nombreuses toiles, insufflées par les impressionnistes, et représentant l’harmonie des Hommes et de la nature, la joie de vivre à la campagne, la lumière et l’atmosphère paisible des paysages environnants et de la vie paysanne.
En 1882, en France, il rencontre Karin Bergöö (1859–1928), élève à l'Ecole Française de Stockholm qui intégrera l'Ecole d'Artisanat d'Art puis l'Académie Royale des Beaux-Arts de Stockholm de 1877 à 1882. Karin devient le modèle de Carl… puis son épouse. Il délaisse peu à peu la peinture à l’huile pour l’aquarelle.
Le succès n’est pourtant pas immédiatement au rendez-vous et il quitte Paris sans le sou… De retour en Suède en 1885, il devient professeur à l’Ecole des Beaux-Arts de Göteborg et peu à peu ses œuvres champêtres commencent à rencontrer un vif succès en France puis en Allemagne.
Sa notoriété désormais bien établie, il illustre des ouvrages de contes et de poèmes pour l’écrivaine suédoise Anna Maria Lenngren et est également l'illustrateur attitré du dramaturge naturaliste et expressionniste August Strindberg. Très amoureux de la France, il y revient régulièrement et expose une série d’aquarelles à l’Exposition Universelle de Paris en 1889 pour laquelle il remporte une médaille d’or.
Au début des années 1890, en Suède, il reçoit de nombreuses commandes prestigieuses comme celle de l'école de filles de Göteborg pour laquelle il peint une fresque sur l'histoire des femmes suédoises au cours des âges, ou encore le National Museum de Stockholm qui lui commande six fresques gigantesques pour son escalier d’honneur. Il est en outre en charge d’une immense peinture pour le plafond du Théâtre Royal Dramaten et de décors monumentaux pour l’Opéra de Stockholm.
Les saisons défilent à Sundborn, véritable havre de paix, les paysages lumineux et paisibles s’y affichent en cinémascope… La demeure devient rapidement une des résidences d’artistes les plus célèbres de Scandinavie et aujourd’hui encore elle continue d'inspirer les artistes du 21ème siècle, ainsi que le design suédois, représentant une forme d’idéal de vie où chaque pièce est pensée pour faciliter la vie quotidienne de la maisonnée (pratique, extrêmement esthétique, proche de la nature…).
Carl Larsson considère en outre ses fresques et œuvres destinées aux bâtiments publics (musées, écoles, théâtres…) comme ses réalisations les plus importantes de sa prolifique carrière. Le peintre est donc extrêmement déçu, voire détruit comme il l’explique dans son autobiographie, quand en 1915 le Musée National des Beaux-Arts de Stockholm refuse son ultime œuvre, qu’il considère comme son chef d’œuvre, Midvinterblot (Le Sacrifice du Solstice d'Hiver), une fresque monumentale qui était destinée à couvrir le dernier mur des escaliers du musée. Il faudra attendre 1997 pour que Midvinterblot reprenne sa place au musée !
Les 253 descendants de Carl et Karin Larsson ont créé ensemble le Carl och Karin Larsson Family Trust qui gère le musée et l’héritage familial et se retrouvent chaque été à Lilla Hytnäss pour une pêche aux écrevisses au bord de la rivière Sundborn...
En savoir plus sur les traditions de Noël en Suède...Lucia et les Petits Garçons d'étoiles
Le Livre de Noël de Selma Lagerlöf
Lussekatter, petits pains de Lucia
Glögg, vin chaud aux épices
Sources
Je vous invite à consulter tous les sites et blogs listés ci-dessous qui vous permettront notamment de découvrir d'autres toiles de Carl Larsson en dehors de sa thématique hivernale et de Noël.
Arts-lubies
Bjorka-design
Carnets nordiques
Coupe-file Art
France TV Info
Mjelr
La Palette et le Rêve
La Passion des Aravis
Plum leaves | eoskins
Wikipedia .fr et .com
Now It's Christmas Again (Peinture à l'huile, 1907)
"Je crois que l’idéal de l’art est d’apprendre aux autres à voir la beauté là où on se trouve, sous toutes ses formes, d’apprendre à l’aimer, à la trouver même dans les plus petites choses." (Carl Larsson)
Carl Larsson, autoportrait
Carl Larsson nous a offert quelques unes des plus belles toiles de Noël. Ses oeuvres pittoresques sont invitantes, chaleureuses et réconfortantes, et incarnent la joie de vivre, le bonheur d'être ensemble, tous réunis sous le même toit. Au fil du temps, nous accompagnons l'artiste au coeur de sa campagne riante et jusque dans sa "cabane" respirant l'hospitalité. Larsson nous convie même à pénétrer dans son intimité familiale... son épouse Karin et ses huit enfants et lui-même ne semblaient avoir qu'un seul et unique but, vivre en harmonie, tout simplement. Un univers paisible et coloré et un modèle pour toutes les générations à venir. On ne peut qu'être séduit et reconnaissant pour cet immense cadeau.
Namnsdag på härbret (Jour de Celebration) - Ett Hem - c.1894-1897 - Musee National de Stockholm
Carl Larsson se découvre très tôt une passion pour la peinture et le dessin et se destine à une carrière artistique dès l’âge de 13 ans, encouragé par l’un de ses professeurs. Malgré la pauvreté du milieu dans lequel il vit, grâce à son talent, il parvient à intégrer un cours préparatoire de l’Académie royale suédoise des Beaux-Arts de Stockholm où il étudiera par la suite. Pour financer ses études, le soir et le week-end, il fait de nombreux petits "boulots" artistiques (des illustrations pour des magazines, couvertures de livres et caricatures pour les journaux…). Cette période est pour lui difficile car l’adolescent a beaucoup de mal à s’intégrer dans un milieu social bourgeois qui n’est pas le sien.
Très investi dans sa passion et son art, il ressort diplômé et avec tous les honneurs, ce qui lui permet d’obtenir une bourse pour continuer ses études à Paris. En 1880, une fois en France, il s’installe à Grez-sur-Loing, petit village de Seine-et-Marne, et côtoie une communauté d’artistes scandinaves expatriés. Il passe alors une large partie de son temps auprès de peintres paysagistes de l'École de Barbizon, travaillant en milieu naturel et notamment dans la forêt de Fontainebleau. Cette période de sa vie lui inspirera de nombreuses toiles, insufflées par les impressionnistes, et représentant l’harmonie des Hommes et de la nature, la joie de vivre à la campagne, la lumière et l’atmosphère paisible des paysages environnants et de la vie paysanne.
Wintersonne - 1899 (At Home : 26 watercolors)
Harvesting ice blocks - 1905 (The House in the Sun)
En 1882, en France, il rencontre Karin Bergöö (1859–1928), élève à l'Ecole Française de Stockholm qui intégrera l'Ecole d'Artisanat d'Art puis l'Académie Royale des Beaux-Arts de Stockholm de 1877 à 1882. Karin devient le modèle de Carl… puis son épouse. Il délaisse peu à peu la peinture à l’huile pour l’aquarelle.
Le succès n’est pourtant pas immédiatement au rendez-vous et il quitte Paris sans le sou… De retour en Suède en 1885, il devient professeur à l’Ecole des Beaux-Arts de Göteborg et peu à peu ses œuvres champêtres commencent à rencontrer un vif succès en France puis en Allemagne.
Sa notoriété désormais bien établie, il illustre des ouvrages de contes et de poèmes pour l’écrivaine suédoise Anna Maria Lenngren et est également l'illustrateur attitré du dramaturge naturaliste et expressionniste August Strindberg. Très amoureux de la France, il y revient régulièrement et expose une série d’aquarelles à l’Exposition Universelle de Paris en 1889 pour laquelle il remporte une médaille d’or.
Au début des années 1890, en Suède, il reçoit de nombreuses commandes prestigieuses comme celle de l'école de filles de Göteborg pour laquelle il peint une fresque sur l'histoire des femmes suédoises au cours des âges, ou encore le National Museum de Stockholm qui lui commande six fresques gigantesques pour son escalier d’honneur. Il est en outre en charge d’une immense peinture pour le plafond du Théâtre Royal Dramaten et de décors monumentaux pour l’Opéra de Stockholm.
The Cottage - 1895
The Cottage in the Snow - 1909
"Je ressentis ce sentiment exquis d'être enfin à l'abri du bruit et de la fureur du monde." (Carl Larsson)Malgré ses influences françaises (Gauguin…), il reste fidèle à la tradition suédoise dans le souci du détail, des formes claires et des couleurs. Son épouse, ses huit enfants et son environnement immédiat, la région sauvage et enchantée de Dalécarlie, restent pour lui une source d’inspiration inépuisable. En 1901, le couple s’installe à plein temps dans leur demeure estivale de Sundborn, près de Falun (une maison bâtie en 1837 que Adolf Bergöo, le père de Karin, hérita de ses sœurs en 1888 et qu’il offrit à sa fille et à son gendre). "Lilla Hyttnäs" (la petite cabane), au cœur des lacs et des forêts, est lumineuse, vivement colorée (rouge, bleue, vert, orange…), et décorée avec soin par Karin qui, devenue mère de famille, continue d’exercer des activités artistiques (créatrice de mode, tisseuse, brodeuse, céramiste, styliste et décoratrice…). C’est elle qui réalise les tissus d'ameublement, rideaux, coussins, tapisseries, nappes, elle peint les meubles en bois et la vaisselle, créé les vêtements de toute ma maisonnée… Ses influences sont multiples, elle tire notamment ses inspirations dans les arts populaires japonais et mexicain.
Julgranskonfekt (Christmas Confectionery Decorations / Christmas Tree Confetti / Decorating the Tree (1917)
Kersti's Sleigh Ride - c. 1900
A Miner's Home
"Tout ou presque ce que l'esprit humain a produit de grand, vous pouvez le saisir sur ces rayons." (Carl Larsson)Les Larsson mettent également un point d’honneur à favoriser l’accès à la culture de leurs enfants. Certaines pièces sont "tapissées" de bibliothèques, du sol au plafond.
Les saisons défilent à Sundborn, véritable havre de paix, les paysages lumineux et paisibles s’y affichent en cinémascope… La demeure devient rapidement une des résidences d’artistes les plus célèbres de Scandinavie et aujourd’hui encore elle continue d'inspirer les artistes du 21ème siècle, ainsi que le design suédois, représentant une forme d’idéal de vie où chaque pièce est pensée pour faciliter la vie quotidienne de la maisonnée (pratique, extrêmement esthétique, proche de la nature…).
The Evening Meal (1905)
Girl and Rocking Chair (1907)
"Si je meurs, chose étrange qui peut se produire, je m'imagine que cette maison continuera à vivre..." (Carl Larsson)Les recueils d’aquarelles de Larsson, Ett Hem (Un Foyer), De Mina (Les Miens) et At Solsidan (Du Côté du Soleil) - un concept inspiré des albums photos que les familles bourgeoises faisaient réaliser de leurs intérieurs - ont par exemple largement inspiré le réalisateur Ingmar Bergman pour son film Fanny et Alexandre en 1982. La maison des Larsson, Carl Larsson Gården, demeurée intact, est désormais ouverte aux visiteurs (voir également ICI).
Iðunn | Brita as Iduna, with Candles and Apples (1901)
Lucia
Star Boys
"Pour en revenir au sujet de ma soif de gloire ! […] Mon ambition est de devenir et de rester un artiste honnête." (Carl Larsson)La "petite cabane" semble tout droit sortie d’un conte, hantée encore aujourd’hui par les rires de la famille Larsson jouant au bord de l’eau… une maison qui respire le bonheur ! Le cadre idyllique, chaleureux et réconfortant de Sundborn n’est toutefois pas du goût de certains critiques qui reprochent à l’artiste son embourgeoisement et vont même jusqu’à l’accuser de trahison envers ses origines sociales et de vendre une utopie. Larsson, qui se dit socialiste, se défend toutefois de tout engagement dogmatique. Concernant ses rêves de grandeur, en 1893, il écrit modestement à son mécène Pontus Fürstenberg, collectionneur et marchand d'art : "Pour en revenir au sujet de ma soif de gloire ! […] Mon ambition est de devenir et de rester un artiste honnête."
Christmas Eve (Veillee de Noël) - Spadarfvet (1904-1906)
Le Matin de Noël (1900)
Carl Larsson considère en outre ses fresques et œuvres destinées aux bâtiments publics (musées, écoles, théâtres…) comme ses réalisations les plus importantes de sa prolifique carrière. Le peintre est donc extrêmement déçu, voire détruit comme il l’explique dans son autobiographie, quand en 1915 le Musée National des Beaux-Arts de Stockholm refuse son ultime œuvre, qu’il considère comme son chef d’œuvre, Midvinterblot (Le Sacrifice du Solstice d'Hiver), une fresque monumentale qui était destinée à couvrir le dernier mur des escaliers du musée. Il faudra attendre 1997 pour que Midvinterblot reprenne sa place au musée !
Midvinterblot (1915) - Swedish National Museum of Fine Arts, Stockolm
"Parce que la vie est tout de même abominable […] C’est la vie. En bien et en mal. Nous devons la vivre aussi bien que moi, mais pour ne pas tomber dans le désespoir, nous devons sans cesse crier et dire : Quel beau temps aujourd’hui. A ce moment, nous voyons que la bonté et la beauté existent réellement ! "Toute sa vie durant, Carl Larsson aura conservé des valeurs anticonformistes et une indépendance farouche, ne souhaitant que partager le bonheur, transmettre l’espoir, et faire vivre sereinement sa famille.
Les 253 descendants de Carl et Karin Larsson ont créé ensemble le Carl och Karin Larsson Family Trust qui gère le musée et l’héritage familial et se retrouvent chaque été à Lilla Hytnäss pour une pêche aux écrevisses au bord de la rivière Sundborn...
En savoir plus sur les traditions de Noël en Suède...
Sources
Je vous invite à consulter tous les sites et blogs listés ci-dessous qui vous permettront notamment de découvrir d'autres toiles de Carl Larsson en dehors de sa thématique hivernale et de Noël.
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